Un jour, alors qu’il venait de quitter la place où il avait l’habitude d’échanger avec des jeunes gens sur leur façon de concevoir la vie, Socrate rencontra un homme qu’il connaissait et qui lui dit, sur un ton confidentiel:
Écoute, Socrate, il y a parmi tes auditeurs un jeune homme peu recommandable, indigne de ta confiance. Quand je t’aurai décrit ses agissements, je pense que tu le banniras de ton groupe.
Je suis prêt à t’écouter, répondit Socrate, et à prendre les mesures qui s’imposent. Mais laisse-moi d’abord examiner de près ce que tu t’apprêtes à me raconter. As-tu fait passer tes paroles à travers les trois tamis ?
Les trois tamis, interrogea l’homme, qu’est-ce que c’est ?
Le premier est le tamis de la Vérité. Es-tu sûr que ce que tu vas me raconter est vrai. L’as-tu vérifié par toi-même ou observé de tes propres yeux ?
À vrai dire, dit l’homme, après un moment d’hésitation, je l’ai entendu raconter mais je ne l’ai pas constaté moi-même.
L’épreuve du premier tamis n’est pas réussie, dit Socrate. Examinons le second : le tamis de la Bonté. Vas-tu me raconter quelque chose de bon ou de positif sur cet homme ?
Au contraire, dit l’autre, j’allais en dire du mal.
Tes paroles ne traversent donc pas le second tamis, dit Socrate. Voyons le dernier, le tamis de l’Utilité. Cela va-t-il profiter à cet homme que je l’exclue du cercle de mes interlocuteurs ? Ne serait-il pas mieux qu’il reste en notre compagnie et tire profit de nos discussions pour s’améliorer ?
Je crois que tu as raison, répondit l’homme. Si je t’ai bien compris, chaque fois que j’ai envie de raconter quelque chose sur quelqu’un, je dois d’abord faire passer mes paroles à travers les trois tamis ?
Tu as parfaitement compris, dit Socrate. Avant de raconter quelque chose sur quelqu’un, demande-toi si c’est vrai, bon et utile. Et si un seul des trois tamis n’est pas traversé, renonce à en parler.
Les Trois Tamis Version pdf
Merci d’indiquer l’adresse de mon site www.wl-works.com si vous empruntez ma version de cette belle histoire.
Conte de sagesse d’origine inconnue. Ce texte est souvent attribué abusivement au philosophe grec Socrate (469-399 av.JC). Il m’a été impossible de le retrouver dans les textes antiques (Platon, Diogène Laërce). Si vous en connaissez l’origine exacte, merci de me la faire connaître c.brulhart@bluewin.ch
Version AUDIO dite par Charles Brulhart
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