Philémon, ami du grand orateur Démosthène*, l’aborde sur la place du marché et lui demande :
– Maître, je veux vendre ma maison, tu la connais si bien pour l’avoir fréquentée lors de mes banquets. Pourrais-tu écrire une belle annonce que je laisserai à la vue de tous sur l’agora ?
Démosthène prend une tablette de cire, un stylet et se met à écrire :
Je vends une propriété enchanteresse, où chantent les oiseaux dès que pointe l’aube, où le vent agite les feuilles des oliviers, où une eau de source cristalline coule en abondance, où le patio baigné par le soleil naissant du matin offre au soir une ombre bienfaisante.
Des mois plus tard, Démosthène rencontre son ami et lui demande s’il a vendu sa propriété.
– Ah non ! Je n’y pense même plus, lui répond-il. Quand j’ai lu ton annonce, j’ai compris quel trésor je possédais là et j’ai renoncé à m’en séparer.
*Démosthène, né en 384 av. J.-C. à Athènes , mort en 322 av. J.-C à Calaurie (île grecque de la mer Egée, appelée aujourd’hui Poros) est un homme d’État athénien. Il est l’un des plus grands orateurs de l’antiquité.
« Posséder sans profiter n’est rien. »
Morale de la fable « L’avare » d’Ésope, écrivain grec. 620-564 av. J-C.
Version PDF de « L’annonce qui dissuade de vendre »
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